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Crédit pour surendetté : solutions possibles et alternatives au prêt bancaire classique

Crédit pour surendetté : solutions possibles et alternatives au prêt bancaire classique

Crédit pour surendetté : solutions possibles et alternatives au prêt bancaire classique

Vous êtes déjà à découvert le 10 du mois, vos mensualités de crédit avalent tout votre salaire, et votre banquier vous parle plus souvent de « régularisation » que de solutions ? Vous n’êtes pas seul. Le surendettement touche chaque année des milliers de ménages en France, et la question qui revient sans cesse est la même : peut-on encore obtenir un crédit quand on est déjà surendetté ?

Réponse courte : dans la grande majorité des cas, non… du moins pas un crédit bancaire classique. Mais cela ne signifie pas qu’il n’existe aucune solution. L’enjeu, à ce stade, n’est plus de « rajouter du crédit » à du crédit, mais de reprendre le contrôle. Et pour ça, plusieurs pistes existent : dossier de surendettement, restructuration, aides sociales, négociation avec les créanciers, etc.

Voyons tout cela en détail, avec une approche pragmatique : ce qui fonctionne réellement, ce qui est risqué, et ce qu’il faut absolument éviter.

Être « surendetté » : qu’est-ce que cela signifie vraiment ?

Avant de parler de solutions, il faut savoir de quoi on parle. On confond souvent :

Sur le plan juridique et pratique, le surendettement, c’est lorsque vous ne parvenez plus à faire face à l’ensemble de vos dettes non professionnelles (crédits, loyers, impôts, factures en retard, etc.), de manière durable. À ce stade :

Autrement dit : vous êtes dans le rouge structurel, pas ponctuel.

C’est souvent à ce moment-là que certains cherchent… un nouveau crédit pour boucher les trous. Mauvais réflexe dans 99 % des cas. Ce qui a mis le feu ne va pas servir à l’éteindre.

Peut-on obtenir un crédit quand on est surendetté ?

Disons-le clairement : un particulier fiché FICP ou en situation de surendettement a très peu de chances d’obtenir un prêt bancaire classique. Et ce, pour plusieurs raisons :

Vous trouverez pourtant sur Internet des promesses rassurantes : « crédit pour FICP », « prêt pour surendettés », « crédit sans vérification ». Soyons francs : dans la plupart des cas, il s’agit soit :

Si vous êtes déjà en difficulté, la priorité n’est pas de « trouver un crédit pour surendetté », mais de organiser votre redressement. Et sur ce terrain, vous avez des droits, des recours… et quelques filets de sécurité.

Le dossier de surendettement à la Banque de France : un outil à ne pas sous-estimer

C’est la solution emblématique, et pour beaucoup, le mot fait peur. « Si je dépose un dossier, c’est que je touche le fond ». Pourtant, dans la pratique, c’est souvent le point de départ du redressement.

Le dépôt d’un dossier de surendettement auprès de la Banque de France permet :

Concrètement, comment ça se passe ?

Vous remplissez un formulaire (disponible sur le site de la Banque de France ou en agence), dans lequel vous détaillez :

La commission de surendettement analyse ensuite votre dossier. Si votre demande est jugée « recevable » :

Est-ce un crédit ? Non. Est-ce souvent plus efficace qu’un crédit pour une personne surendettée ? Oui, clairement.

Rachat de crédit ou restructuration : une fausse bonne idée pour les surendettés ?

On confond souvent « crédit pour surendetté » avec « rachat de crédit ». Le rachat de crédit (ou regroupement) consiste à :

Sur le papier, c’est séduisant. Dans la pratique, un rachat de crédit peut être une solution si :

Dès qu’on passe dans une situation de surendettement caractérisé, les choses se corsent :

Un exemple typique : Marc, 45 ans, employé, vit seul. Il a :

Un rachat de crédit peut lui permettre de passer de 800 € de mensualités à 450 €, sur une durée plus longue. Mais si Marc a déjà accumulé des impayés, qu’il est fiché FICP et que ses revenus baissent, les chances d’obtenir ce regroupement deviennent très faibles. À ce stade, le dossier de surendettement est souvent plus réaliste qu’un nouvel emprunt.

Moralité : le rachat de crédit peut être un outil intéressant, mais il doit intervenir avant le surendettement lourd, pas après l’incendie.

Les fausses solutions à éviter absolument

Quand on est en détresse financière, on devient une cible idéale. Certains ne se privent pas d’en profiter. Voici quelques signaux d’alarme à garder en tête :

Une règle simple : plus c’est rapide, facile, sans justificatif, et présenté comme « sans risque »… plus il faut se méfier.

Pistes réalistes pour respirer sans nouveau crédit

Si le crédit bancaire classique n’est plus accessible (ou n’est pas souhaitable), que reste-t-il ? En réalité, plusieurs leviers complémentaires, souvent sous-utilisés.

Négocier directement avec vos créanciers

Ce n’est pas toujours agréable, mais c’est souvent efficace. Contrairement à ce qu’on imagine, la plupart des créanciers préfèrent récupérer quelque chose que rien du tout. Vous pouvez demander :

Approche efficace :

Vous ne ferez peut-être pas disparaître la dette, mais vous pouvez la rendre supportable.

Faire le tri radical dans son budget

On ne va pas vous proposer le fameux « arrêtez le café à emporter et tout ira mieux ». En situation de surendettement, l’impact réel se joue sur :

Un audit complet de vos dépenses peut dégager plusieurs dizaines, parfois quelques centaines d’euros par mois. Cela ne règle pas un surendettement massif, mais cela améliore votre capacité de remboursement dans un dossier Banque de France ou une négociation avec vos créanciers.

Solliciter les aides et dispositifs sociaux

Beaucoup de ménages ne demandent pas les aides auxquelles ils ont droit, par manque d’information ou par gêne. Pourtant, certains dispositifs peuvent faire la différence :

Un rendez-vous avec une assistante sociale (en mairie, à la CAF ou dans un hôpital) peut vous aider à faire le point et à activer ces leviers. Ce n’est pas agréable à faire, mais c’est parfois ce qui permet de tenir le temps qu’un plan de surendettement se mette en place.

Prêt social, microcrédit, aide familiale : des alternatives ciblées

Existe-t-il encore des formes de « crédit » accessibles quand les banques ferment leurs portes ? Oui, mais ce ne sont pas des crédits classiques, et ils visent des besoins précis.

Le microcrédit personnel (souvent géré par des associations en lien avec des banques) peut financer :

Ce n’est pas un chèque en blanc pour rembourser d’anciens crédits. L’objectif est de vous remettre en capacité de générer des revenus ou de stabiliser votre situation.

Autre piste : l’aide familiale. Emprunter à un proche n’est jamais anodin, mais :

Là encore, attention : l’idée n’est pas de « faire entrer » la famille dans la spirale de vos crédits, mais de traiter une urgence ponctuelle, en parallèle d’une vraie démarche de traitement du surendettement.

Faut-il passer par un courtier quand on est surendetté ?

Un courtier en crédit classique aura, de toute façon, les mêmes contraintes que les banques : fichage FICP, scores internes, obligations réglementaires. S’il est sérieux, il vous dira rapidement s’il y a ou non une marge de manœuvre.

Dans certains cas, un courtier peut vous aider à :

En revanche, si un « courtier » vous garantit monts et merveilles malgré un FICP récent, des impayés multiples et une situation professionnelle instable… la prudence s’impose. Un professionnel sérieux connaît les limites du crédit et ne vous vendra pas l’illusion qu’un nouvel emprunt va effacer des années de déséquilibre.

Changer de regard sur l’argent et les crédits

Le surendettement n’est pas qu’un problème de chiffres, c’est aussi une histoire de rapport à l’argent. Pendant des années, les crédits à la consommation ont été présentés comme un produit banal, presque anodin. « 30 € par mois, qui dirait non ? »

Le problème, c’est la somme de tous ces « petits » engagements.

Après un passage par la case surendettement, beaucoup de personnes témoignent d’un changement radical :

Vous ne pouvez peut-être pas effacer le passé, mais vous pouvez décider que le crédit ne sera plus un réflexe, seulement un outil ponctuel, utilisé avec des garde-fous.

En résumé : quand le crédit n’est plus la solution, que faire ?

Si vous êtes surendetté, ou en train de basculer :

Se retrouver en surendettement n’est jamais agréable, mais ce n’est pas une fatalité définitive. Le vrai tournant, ce n’est pas l’obtention d’un nouveau crédit, c’est le moment où vous décidez de reprendre la main, avec les bons outils et les bons interlocuteurs.

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