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Les taux de crédit immobilier atteignent-ils un plateau après la hausse continue

Les taux de crédit immobilier atteignent-ils un plateau après la hausse continue

Les taux de crédit immobilier atteignent-ils un plateau après la hausse continue

Un plafond pour les taux ? Analyse d’une possible accalmie

Depuis plus de deux ans, les acquéreurs de biens immobiliers observent – parfois avec angoisse – la courbe ascendante des taux de crédit. D’abord timide en 2022, la montée s’est intensifiée en 2023 pour atteindre des niveaux qu’on n’avait plus vus depuis plus d’une décennie. Mais ces derniers mois, un nouveau refrain circule parmi les analystes et les professionnels du courtage : les taux auraient atteint un plateau.

Pour les emprunteurs, cette hypothèse mérite toute leur attention. S’agit-il d’un simple ralentissement temporaire ou bien du début d’une stabilisation durable ? Voyons ensemble où en sont réellement les taux de crédit immobilier, et ce que cela implique pour vous, futurs acheteurs, investisseurs ou primo-accédants.

Des taux en hausse… jusqu’où ?

Retour rapide sur le contexte : le cycle haussier des taux d’intérêt trouve sa source dans la lutte contre l’inflation menée par la Banque centrale européenne. Pour contenir la flambée des prix à la consommation, la BCE a progressivement remonté ses taux directeurs, ce qui a mécaniquement entraîné ceux des crédits immobiliers à la hausse.

Résultat : en deux ans, les taux moyens des crédits sont passés de moins de 1,5 % à plus de 4 % sur 20 ans. Une envolée qui, naturellement, a refroidi bien des projets immobiliers. À cela s’ajoute une baisse du pouvoir d’achat immobilier, car avec un taux plus élevé, on emprunte moins… tout en payant plus d’intérêts.

Mais depuis le début 2024, un vent d’optimisme souffle chez les courtiers : les taux semblent stagner entre 3,9 % et 4,2 % selon les durées et les profils. Faut-il y voir la fin des turbulences ?

Pourquoi les taux se stabilisent

Plusieurs signaux indiquent que l’accalmie pourrait durer, du moins à court terme :

Autrement dit, si la courbe ne redescend pas encore franchement, elle semble au moins cesser de grimper. Et déjà, c’est un petit bol d’air pour les emprunteurs.

Les écarts se creusent entre les profils

Un phénomène devient de plus en plus marqué sur le terrain : les banques n’adoptent pas une approche uniforme. Elles moduleraient davantage leurs taux en fonction de la qualité du dossier. L’époque où tous les emprunteurs bénéficiaient de conditions similaires est bel et bien révolue.

Voici quelques exemples concrets, relevés récemment par des courtiers partenaires :

On assiste donc à une forte segmentation : les bons profils sont à nouveau « chassés » par les banques désireuses de relancer la production de crédit. À l’inverse, les dossiers jugés plus risqués peuvent peiner à trouver preneur.

Faut-il attendre pour emprunter ?

Voilà une question que l’on me pose chaque semaine. La tentation d’attendre une baisse significative des taux peut paraître logique… mais elle n’est pas toujours judicieuse.

Si vous êtes dans une situation stable, avec un projet solide, attendre peut signifier aussi risquer :

En revanche, si votre dossier est fragile, attendre peut être une stratégie plus sage – à condition d’utiliser ce temps pour consolider votre apport ou réduire vos dettes. Cela vous offrira un pouvoir de négociation supérieur lorsque les conditions seront devenues plus favorables.

La tendance sur le terrain : enquête auprès des courtiers

Pour mesurer l’impact réel de cette stabilisation, j’ai interrogé plusieurs courtiers en régions (Bordeaux, Montpellier, Lyon, Lille). Tous évoquent un léger frémissement dans la reprise.

À Bordeaux, une agence indique que « les demandes reprennent progressivement, surtout pour des projets en résidence principale. Les banques redeviennent plus commerçantes, mais les marges de négociation restent faibles sur les taux ».

Du côté de Lille, on observe que « les banques régionales tirent leur épingle du jeu en proposant des taux légèrement en dessous de ceux des établissements nationaux, pour capter les jeunes actifs ».

Ce retour très progressif montre que la confiance revient doucement – mais sûrement.

Quel avenir pour les mois à venir ?

Les prévisions d’ici la fin 2024 tablent sur une possible détente, modérée mais tangible, avec des taux qui pourraient redescendre autour de 3,5 % sur 20 ans pour les excellents profils. Bien évidemment, ces projections restent très dépendantes de l’évolution économique globale – en particulier de l’inflation et de la politique monétaire de la BCE.

Par ailleurs, des incitations gouvernementales, telles que l’élargissement du prêt à taux zéro prévu pour janvier 2024, ou le retour sur le devant de la loi Pinel+, pourraient également faciliter certains projets.

Autrement dit, le climat s’annonce plus favorable – mais pas encore totalement rassurant. Les emprunteurs devront rester agiles, bien préparés, et surtout bien accompagnés.

Le rôle clé du courtier dans ce contexte

Dans cette phase charnière, l’accompagnement d’un courtier prend une importance accrue. Négociateur aguerri, il dispose d’une visibilité globale sur les offres, d’alliances avec les établissements bancaires, et d’une capacité à optimiser votre montage financier.

Concrètement, ce que vous pouvez attendre d’un bon courtier en 2024 :

Avec des taux qui pourraient rester à des niveaux élevés « durablement modérés », chaque point gagné ou perdu sur votre prêt comptera. Alors autant mettre toutes les chances de votre côté.

À retenir

Les signaux se multiplient : oui, les taux semblent avoir atteint un plateau. Certains profils peuvent déjà bénéficier de baisses légères, tandis que les autres pourraient espérer des assouplissements dans les mois à venir.

Mais comme souvent dans l’immobilier, le bon timing dépend aussi de votre situation personnelle. Plutôt que d’attendre un hypothétique point bas, autant raisonner en termes d’opportunités réelles et optimiser votre financement dès maintenant. Avec un peu d’anticipation, et un bon accompagnement, il est encore temps de faire de bons coups… même à 4 %.

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