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Auto-entrepreneur et crédit : maximiser vos chances d’obtenir un financement professionnel

Auto-entrepreneur et crédit : maximiser vos chances d'obtenir un financement professionnel

Auto-entrepreneur et crédit : maximiser vos chances d'obtenir un financement professionnel

Auto-entrepreneur et demande de crédit… deux notions qui ne font pas toujours bon ménage aux yeux des banques. Revenus irréguliers, chiffres d’affaires récents, absence de bilan : les obstacles sont nombreux. Pourtant, il est tout à fait possible d’obtenir un financement professionnel solide en micro-entreprise, à condition de bien préparer le terrain.

Dans cet article, on va décortiquer, de manière pragmatique, ce qui fait vraiment la différence dans le dossier d’un auto-entrepreneur : ce que les banques regardent, comment présenter vos chiffres, quels types de crédits viser, et comment un courtier peut vous faire gagner du temps… et des points.

Pourquoi les banques se méfient des auto-entrepreneurs

Aux yeux d’un banquier, un auto-entrepreneur coche souvent plusieurs cases “à risque” :

Résultat : sans préparation, votre demande peut être perçue comme “sympa mais trop fragile”. La bonne nouvelle, c’est que ces freins sont prévisibles… et donc anticipables.

Ce que regarde vraiment un banquier dans votre dossier

Un banquier ne prête pas à une “idée”, mais à une capacité de remboursement démontrable. Concrètement, il va se focaliser sur plusieurs éléments clés.

1. L’ancienneté de votre activité

En général, un minimum de 12 mois d’activité est un vrai plus, et au-delà de 24 mois, votre profil devient nettement plus lisible. Plus vous avez de recul, plus le banquier peut :

Si vous avez moins d’un an d’activité, il est souvent préférable de viser de petits montants ou des solutions alternatives (micro-crédit, crédit perso, financement participatif ciblé) en attendant de “faire vos preuves”.

2. Le chiffre d’affaires et sa régularité

Le montant global de votre CA compte, mais la régularité compte encore plus. Un auto-entrepreneur avec 35 000 € de CA relativement stable sera souvent mieux perçu qu’un autre avec 45 000 € mais très irréguliers.

Votre objectif : rendre ces chiffres lisibles. Évitez de déposer un dossier avec uniquement un relevé de compte et votre dernier avis d’impôt. Préparez plutôt :

3. Vos charges réelles

Le piège de la micro-entreprise : le banquier sait que vos charges ne sont pas déduites avant calcul de l’impôt. Un chiffre d’affaires de 40 000 € ne veut pas du tout dire 40 000 € “dans la poche”.

Prévoyez un mini-compte de résultat “reconstitué” :

C’est ce travail préparatoire qui donne confiance. Vous montrez que vous connaissez vos chiffres… et que vous ne vous racontez pas d’histoires.

4. Vos revenus hors activité

Salariat à temps partiel, pension, revenus fonciers, conjoint en CDI : tout ce qui renforce la stabilité de votre foyer rassure la banque. Un auto-entrepreneur avec un conjoint en CDI à 2 000 € net n’est pas analysé comme un auto-entrepreneur vivant seul de 1 300 € de CA moyen.

Préparer un dossier “béton” : la méthode pragmatique

Pour maximiser vos chances, il faut sortir du réflexe : “Je vais à la banque avec ma carte d’identité et mon extrait de SIREN”. Votre dossier doit ressembler à celui d’un pro, même si votre statut est simplifié.

Voici les éléments à préparer.

1. Les documents de base

2. Vos chiffres d’activité organisés

3. Un mini-business plan (même en micro)

Non, vous n’êtes pas obligé de produire un pavé de 40 pages. Mais quelques éléments structurés font toute la différence :

4. Un plan de remboursement crédible

Le banquier se posera cette question : “Avec ce qu’il gagne, ce qu’il dépense et ses autres crédits, pourra-t-il rembourser sans se mettre en danger ?”

Anticipez en calculant vous-même :

Arriver avec des chiffres clairs et un discours du type : “Je vise un crédit de X € sur Y ans avec une mensualité autour de Z €, ce qui me laisse tel reste à vivre” change complètement la perception de votre sérieux.

Quel type de crédit privilégier en auto-entreprise ?

On met souvent tout dans le même panier en parlant de “crédit”, mais selon votre besoin, la stratégie ne sera pas la même.

1. Le crédit professionnel classique

Adapté pour :

Avantages :

Inconvénient : l’accès peut être plus exigeant, notamment si vous avez peu de recul ou un CA modeste.

2. Le crédit personnel utilisé à des fins professionnelles

C’est une réalité fréquente chez les auto-entrepreneurs, surtout en début d’activité. Officiellement, il s’agit d’un crédit à la consommation, mais vous l’utilisez pour acheter votre matériel, votre véhicule ou lancer votre activité.

À savoir :

3. Le micro-crédit professionnel

Des structures comme l’Adie ou certaines associations proposent des micro-crédits pro pour les entrepreneurs qui n’ont pas accès au crédit bancaire classique.

Intéressant si :

Au-delà du financement, ces organismes proposent parfois un accompagnement (suivi, conseils, ateliers), ce qui peut être précieux lors des premiers mois.

4. Leasing / Location avec option d’achat (LOA)

Pour un véhicule ou du matériel coûteux, la location longue durée ou la LOA peuvent être plus adaptées qu’un crédit classique :

Le banquier regardera là aussi votre capacité à honorer les loyers, mais la logique de risque est un peu différente : le bien reste la propriété du bailleur jusqu’au bout.

Maximiser vos chances : les réflexes à avoir avant de déposer une demande

C’est souvent 3 à 6 mois avant la demande de crédit que tout se joue. Quelques signaux négatifs sur vos comptes peuvent suffire à faire douter la banque, surtout en micro-entreprise.

1. Soigner vos relevés de compte

Rappelez-vous : le chargé d’affaires va “lire” votre comportement financier à travers vos relevés. L’image que vous donnez là est décisive.

2. Éviter de cumuler les crédits à la consommation

Trois crédits renouvelables, un achat en 10 fois sans frais, un prêt auto… et vous arrivez pour demander un prêt pro ? Même si vos revenus suivent, la banque peut considérer que la structure est trop fragile.

Si possible, remboursez ou regroupez certains crédits avant de solliciter un financement supplémentaire.

3. Structurer la frontière pro / perso

Même en micro-entreprise, avoir un compte bancaire dédié à l’activité est vivement recommandé (et obligatoire à partir d’un certain seuil de CA). Cela permet :

Le rôle clé du courtier pour un auto-entrepreneur

Un courtier n’est pas qu’un “chasseur de taux”. Pour un auto-entrepreneur, il joue surtout un rôle de traducteur entre votre réalité de terrain et les grilles d’analyse des banques.

En pratique, un bon courtier va :

Pour un auto-entrepreneur qui n’a pas l’habitude des dossiers bancaires, c’est souvent le moyen le plus efficace d’éviter les refus en chaîne… et la démotivation qui va avec.

Les erreurs fréquentes qui font mal au dossier

Quelques écueils reviennent très souvent chez les micro-entrepreneurs :

Mieux vaut une démarche préparée, ciblée, éventuellement accompagnée par un courtier, qu’un “tour des banques” improvisé.

Quelques astuces concrètes pour renforcer votre dossier

En plus des points déjà évoqués, quelques leviers simples peuvent faire pencher la balance en votre faveur.

Faut-il passer en société (EURL, SASU…) pour obtenir un crédit ?

C’est une question fréquente : “Si je passe en société, ce sera plus simple pour la banque, non ?”

En réalité :

Changer de statut uniquement “pour la banque” n’a pas beaucoup de sens. En revanche, si votre activité grandit et que le passage en société se justifie pour d’autres raisons (fiscalité, charges, image, association…), cela peut effectivement améliorer la crédibilité de votre projet à moyen terme.

En résumé : mettre toutes les chances de votre côté

En tant qu’auto-entrepreneur, vous partez parfois avec un handicap aux yeux des banques, mais il est loin d’être insurmontable. Votre meilleur atout, c’est un dossier préparé comme celui d’un “vrai” professionnel, même si votre statut reste simplifié.

Pour maximiser vos chances d’obtenir un financement :

Un financement bien négocié peut accélérer votre développement, mais il doit rester cohérent avec votre niveau d’activité. Le bon réflexe : voir le crédit non pas comme une fin en soi, mais comme un outil au service d’une stratégie que vous avez déjà commencée à prouver sur le terrain.

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